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Une mention pour le projet “Roule ton film”

Monday, December 9th, 2013

RouleTonFilm-web

En collaboration avec le laboratoire TaM de l’Université de Genève, Memoways a soumis au concours Open Data des TPG’s le projet “Roule ton film”.

Il s’agissait de proposer aux Transports Publics Genevois, via un concours d’appel à projets lancé cet automne, une application mobile innovante qui utilise leurs données d’une manière ou d’une autre.
Nous avons mis sur rails le concept de Walking the Edit, traduit le mode interactif et non linéaire de “Marche ton film” vers les possibilités d’un mode personnalisé et linéaire de “Roule ton film”.

Résultats du concours: nous avons reçu une mention pour notre projet.
Une mention pour une application “inutile”, alors que les deux premiers prix vont à des applications “utiles” (ou utilitaristes): c’est une bonne chose que les adeptes de l’open data s’ouvrent à des projets qui n’ont pas de vocation objective ni utilitariste. Le jour où il y aura réellement des ponts plus fréquentés entre le rivage des ingénieurs et la plage des artistes, les applications créées (avec de l’open data ou pas) pourraient ouvrir un peu plus nos horizons de pensées et de perception du réel…

Voici en quelques lignes des détails concernant ce projet.

Concept

L’application mobile “roule ton film” permet à un utilisateur des TPG de recevoir un film connecté à la ligne utilisée.
Le réseau des TPG devient ainsi une plateforme interactive et personnelle de VOD (video on demand)…

En montant dans le tram 12, le voyageur peut entendre une histoire sur le passé de Genève, de manière automatique et personnalisée. Prenant en considération la localisation de l’utilisateur, son comportement ainsi que les données open data en provenance des TPG, l’application peut lui générer un film adapté à son contexte et à son usage de la mobilité.

Mais l’application ne s’arrête pas en si bon chemin: lors de son parcours, elle propose de changer de véhicule si l’on veut “étendre” son histoire via un récit parallèle en empruntant une autre ligne…
Les transports publics passent donc d’un statut de facilitateurs de mobilité au rôle de chef d’orchestre qui fait résonner les histoires hébergées sur le territoire genevois.

Il est ainsi possible d’écouter une histoire simplement en rentrant à la maison, ou en se laisser détourner de son chemin pour dériver dans un monde d’histoires – pour se (re)connecter avec le territoire traversé via une adhésion émotionnelle à une histoire particulière.

Le film est visible en temps réel dans l’interface de l’application tant que l’utilisateur se trouve dans un véhicule des TPG; dès la sortie du véhicule, l’application passe en mode audio-guide (pour éviter les accidents ainsi que pour basculer dans un mode immersif, voir ci après).

Cerise sur le gâteau: à la sortie du véhicule, cette histoire linéaire et “protégée” bifurque dans un mode non linéaire sous forme d’un audio-guide personnalisé: prenant en considération le contexte narratif en cours, notre algorithme (un “moteur de montage” embarqué) va embrayer sur une suite cohérente, tout en “épousant” le comportement particulier de l’utilisateur.

A la fin de l’expérience, l’utilisateur pourra regarder son film (unique et personnalisé) et s’il le souhaite, de le publier sur le site des TPG. A partir de là, les films résultants pourront être agrégés, intégrés dans un blog, sur Facebook etc.

Vision

Dans le cadre de ce concours, nous proposons d’étendre la portée de notre application de la marche à pied au transport motorisé.

A la grande différence de la marche à pied qui n’est tributaire que des contraintes de l’urbanisme piétonnier (donc avec une grande marge de liberté), le transport collectif motorisé est comme on pourrait le dire “sur des rails”.
Le mode d’interaction avec le monde s’en trouve donc bien altéré et cadré.

Avec notre projet “roule ton film”, nous proposons à l’utilisateur de bénéficier d’une nouvelle liberté, possible avec le monde numérique (qui n’obéit pas du tout aux mêmes contraintes que le monde réel).

Pour commencer, nous allons utiliser le cadre et les contraintes de la mobilité collective pour proposer des récits linéaires et fermés (mode “protégé”).

Au fur et à mesure des développements (voir ci dessous) et de l’ajout de données sur le territoire, nous allons “débrider” les contraintes physiques et proposer des histoires qui se développent de manière dynamique et fortement contextuelles, en fonction du chemin, des envies, du comportement et choix de l’utilisateur.

Celui ci n’est donc plus seulement en train de “lire” le territoire (tel qu’il est écrit) mais peut lui même influencer la manière dont les données préexistantes vont venir dans son histoire.
Et à terme, de pouvoir ajouter ses propres données (images, vidéos, sons, textes) et ainsi participer à une écriture collective – simplement en se déplaçant !

Constat

Le territoire tangible, dans lequel nous prenons pied et cheminons quotidiennement et leterritoire numérique, avec lequel nous interagissons de plus en plus intensément du bout de nos doigts se connectent massivement.
A pied, en bus, nous nous connectons à un espace virtuel (notre “nuage” de données) par le biais duquel nous accédons à des parties et à des moments de notre vie.

Dans les transports en commun, la grande majorité de personnes sont connectées via leur smartphone à ce nuage. Ces voyageurs sont là (physiquement), sans être là (les yeux rivés sur leur smartphone). Le moment de mobilité (choisie, subie) comme moment d’échapper au monde et de se replier sur son propre univers (les amis, les réseaux sociaux, les nouvelles etc).

Au fur et à mesure que l’on utilise le même tram, le même bus tous les jours, on ne voit plus les autres, on ne voit plus notre ville, on ne voit plus notre vie du “ici et maintenant”.

Questions

  • Comment détourner / retourner les outils numériques (smartphone, tablet, applications mobiles) pour reconnecter le voyageur avec son environnement direct ?
  • Que se passerait-il si lors de notre voyage quotidien dans un moyen de transport public une histoire se développe de manière synchrone et connectée à notre voyage à travers la ville ?
  • Qu’en serait-il si au coin de la rue que l’on traverse tous les jours en allant au travail, des histoires liées à cet endroit devenaient accessibles ?
  • Que la mémoire liée aux lieux traversés devienne accessible et remonte jusqu’à nous de manière structurée, en nous proposant un récit personnalisé ?
  • Que de passants, de passagers passifs et solitaires nous puissions devenir le temps d’un parcours les “guides” interactifs d’une histoire ?
  • Pourquoi ne pas prendre les outils numériques non seulement comme des prothèses de productivité ou des amplificateurs d’efficacité, mais également de manière complémentaire et transversale comme des connecteurs à des récits, du contemplatif, des émotions, du vécu?

Les promesses de l’open data et l’accès décentralisé aux informations, au savoir et par ricochet au pouvoir ne doit pas nous faire oublier en chemin le besoin fondamental de l’homme d’être touché, d’être ému, de se “connecter” émotionnellement à ces informations existantes.

Une des manières de créer cette connexion sensible passe par des histoires.

Hypothèse

Préambule.

Il y a deux manières de parcourir un territoire:

  • Individuelle et “ouverte”. Via un chemin, une route, à pied, à vélo ou en voiture, avec une liberté de mouvement cadrée par les règles de l’urbanisme existant;
  • Collective et cadrée. Sur des rails, via un tram, un bus ou un train, avec une efficacité de transport permise par les mêmes règles de l’urbanisme.

Il y a deux manières de naviguer à travers une base de données:

  • Personnalisée et “combinatoire”. Grâce à une question, une requête qui renvoie une ou des réponses structurées (le web 2.0);
  • Généralisée et linéaire. Grâce à une structuration préalable (éditorialisation des contenus par des auteurs: un film, un morceau de musique etc)

Le parcours individuel à pied (non linéaire) est très proche d’une navigation combinatoire (générative) à travers une base de données.
Le voyage dans un moyen de transport collectif (linéaire) ressemble fortement à la lecture d’un film, à l’écoute d’un morceau de musique.

En présupposant que cette hypothèse peut s’appliquer à notre réalité, nous pouvons définir une logique algorithmique spécifique à chacune de ces deux situations de déplacement.

Proposition

Avec le projet “roule ton film”, nous proposons de connecter le parcours individuel (à pied principalement) en lien avec la navigation personnalisée d’une part, et les parcours collectifs avec la navigation linéaire d’autre part.

En résumé, il y a donc deux usages complémentaires qui sont possibles au sein d’une seule application mobile: l’expérience de générer son propre récit unique en “marchant son film” et la fonction de recevoir un film spécifique en “roulant son film” sur une ligne des transports en commun.

Le démonstrateur développé permet de tester une première version “mécanique” de ce concept.

Voici ce qui est possible d’expérimenter:

5 lignes de bus / tram sont choisies pour “véhiculer” une histoire particulière.

L’histoire est linéaire (sur des rails): le bus 42 par exemple transporte des vidéos d’archives de la Genève des années 30 alors que le bus 5, lui, raconte une histoire d’un adolescent qui se cherche (« Du bruit dans la tête » de Vincent Pluss); le bus 19 lui diffuse le développement de la RTS dans les années 50/60 (ex TSR).

Tant que le voyageur reste dans le véhicule, l’histoire continue; s’il sort, et revient un jour après sur la même ligne, l’histoire reprend là où elle s’est arrêtée. Ce démonstrateur n’a pas encore la connexion entre la fonction “marche ton film” et “roule ton film”; à la sortie d’un véhicule, le film s’arrête donc, et un film différent commence en entrant dans un autre véhicule.

Il s’agit ici d’exemples arbitraires, à substituer avec d’autres contenus: il est envisageable d’utiliser des séquences de films de fiction et ainsi aller à la rencontre de la Genève racontée par les réalisateurs locaux, ou de raconter l’histoire des quartiers de manière plus connectée aux lieux traversés.

Equipe

Ulrich Fischer – Memoways (chef de projet et concepts)
Michel Deriaz – TAM (chef de projet)
Kevin Salvi – TAM (développeur)
Jody Hausmann – TAM (développeur)
Nicolas Goy – Memoways (associé Memoways)
Paula González-Rubio – C-Side Productions (collaboration projet)

 

Une présentation online du projet “Roule ton film” via Prezi:

A suivre (via des rebonds presse, à Lift 2014 – et espérons le: avec une application “roulable” en 2014 !).

 

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Nomination au New Technological Art Award 2012

Sunday, May 6th, 2012

Je viens d’apprendre avec plaisir que le projet “Walking the Edit” a été nominé au New Technological Art Award 2012.

Voici quelques informations concernant cette nomination.

En 2012, la Fondation Liedts-Meesen organise Update_4 dans le cadre du projet Zebrastraat, et ceci faisant suite aux trois premières biennales Update.

Pour Update_4, la philosophie des éditions précédentes a été maintenue, tout en ajoutant quelques nouveaux accents. Par le passé, les expositions étaient combinées avec le New Technological Art Award Liedts-Meesen qui a pu compter sur un intérêt grandissant de la part des artistes et du public. Dorénavent, nous visons plus spécifiquement la présentation des participants au concours NTAA, grâce à :

– un accroissement de la contribution des nouvelles technologies aux arts
– une augmentation du nombre de nominés, qui passe de 10 à 20
– une présentation sur trois sites au lieu d’un seul : Zebrastraat à Gand, et La Cambre à Bruxelles et à iMAL, tous les deux à Bruxelles.

La deuxième partie de l’événement consiste en une exposition d’artistes reconnus dans le domaine de l’art technologique. Sur chaque site, deux à trois œuvres bien connues viendront renforcer les œuvres des nominés.

Le contenu de ces deux activités est complété grâce à un colloque qui aura lieu les 15, 16 et 17 novembre. Durant trois jours, artistes et théoriciens seront invités à réfléchir sur la relation entre l’art contemporain et les nouveaux médias et la technologie, à la fois pendant des moments privés et publics. Le catalogue traditionnel qui accompagne les expositions Update et le Concours, sera enrichi de textes et des résumés des discussions pendant ce colloque. La cérémonie de remise du prix du jury et de celui du public aura lieu le 18 novembre. Les lauréats seront annoncés à la fin de Update_4.

Vingt artistes ont été nominés

  • Ambrioso Marcio, Brésil, 12i
  • Cantoni Rejane & Crescenti Leonardo, Brésil, Tunnel
  • Casas Constanza, Steyaert Pieter & C. Mitchell Mark, Chili, Belgique, Australie, The Creators
  • Castro Juan Manuel, Colombie, Heliotropika
  • Cirio Paolo & Ludovico Alessandro, Italie, Face to Facebook
  • Décosterd Michel & André, Suisse, Cycloïd- E
  • Dombis Pascal, France, Crack
  • Fischer Ulrich, Suisse, Walking the edit
  • Jacobs Aernoudt, Belgique, Miniatuur
  • Janssen Wim, Belgique, Static
  • Jeong Sion, Corée du Sud, Karat
  • Jiang Nova, Nouvelle-Zélande, Ideogenetic machine
  • Lee HeeWon, Corée du Sud, 108
  • Levesque Julien, France, Street Views Patchwork
  • Luque Sanchez Felix, Espagne, Nihil Ex Nihilo
  • Oblak Nina & Novak Primoz, Slovénie, Sisyphus Actions
  • Schmitt Antoine, France, Pixel noir
  • Stanza, Royaume Uni, Capacities
  • Urbonas Julijonas, Lituanie, Euthanasia Coaster
  • Veillat Aline, France, Pas de deux en vert et contre

par un jury international :

  • Alain Liedts (président de la Fondation Liedts-Meesen)
  • Dirk De Wit (directeur BAM, Vlaams instituut voor beeldende, audiovisuele en mediakunst)
  • Stef Van Bellingen (conservateur Zebrastraat, fondateur asbl Warp, président du concours Canvascollectie)
  • Jean-Marie Dallet (artiste, conservateur, professeur à l’EESI (European School of Visual Arts), Angoulême-Poitiers, France).
  • Yves Bernard (fondateur de l’organisation artistique iMAL)
  • Pierre-Yves Desaive (professeur à La Cambre, critique d’art Flash Art, L’Art Même, historien d’art KMSKB-MRBAB)
  • Nick Ervinck (artiste, lauréat du prix du public Update_2)
  • Julien Maire (artiste, lauréat du prix du jury Update_2)

Les œuvres ont été sélectionnées parmi 337 candidatures provenant de plus de 40 pays différents à travers le monde entier.

Motivation du jury :

Quelques thèmes typiques peuvent être identifiés, issus des plus de 300 entrées et des 20 œuvres qui en ont été sélectionnées. Malgré le fait que notre perception quotidienne soit dans une large mesure dominée par les mondes virtuels et placée sous l’influence de la technologie contemporaine, plusieurs œuvres appartiennent au genre paysages. À remarquer, cependant, le traitement de divers paramètres qui rend les œuvres variables par l’intermédiaire d’un transfert technique, et qui donne à l’expérience un caractère multi-sensoriel. Dans ce contexte, le mapping n’a pas tant une connotation géographique, mais implique également la promenade, la flânerie et l’errance. Dans une zone géographique donnée ceci se traduit souvent par une chorégraphie (mécanique) dont les paramètres tels que lumière et son sont manipulés d’une manière expressive. La lucidité dans un certain nombre d’œuvres trouve sa contrepartie dans la réflexion sur les limites des choses, la mort, et dans un cas spécifique s’ouvre le débat contemporain cynique et hyperbolique à propos de l’euthanasie. Les éléments tels que l’identité et les communications sont un important substrat du contenu dans lequel les données telles que les réseaux sociaux, la vie privée, le piratage et le spam sont intégrés. L’interactivité de nombreuses œuvres fait appel à un public actif qui est souvent confronté à des choix ou des décisions qu’il doit prendre.

Exposition Update_4/NTAA du 22 septembre au 18 novembre 2012


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